Dans le cadre de ce workshop de trois jours, le déracinement sera envisagé comme une affaire de récits. Ceux qu’on diffuse et ceux qu’on brûle. Il s’agira de se demander: qui se rappelle de nous et comment ? Qui raconte et qui est au centre du récit ? Comment le souvenir devient-il résistance face aux propagandes d’état ? Quelle place pour l’amour dans le processus narratif et dans la mémoire ? A travers divers médias, l’enjeu sera de briser nos malédictions intimes en nous intéressant aux résistances en exil. Dans un premier temps, à partir de nos histoires familiales, Kianuë proposera d’écrire un récit qui mêlera à la fois autobiographie et fiction et dont les participant·es seront les héro·ïne·s. L’enjeu sera de voir comment désobéir aux narratifs dominants et aux imaginaires collectifs pour nous enraciner de nouveau et nous autodéterminer. Puis à partir de binômes, ces mêmes histoires seront mises en perspective dans des récits futuristes d’anticipation qui passeront cette fois-ci par l’image et/ou le son. Le workshop amènera ainsi à se demander comment raconter l’autre, comment transmettre et recevoir avec respect et aboutir à un récit collectif porté par l’amour.
Kianuë Tran Kiêu est un·e artiste transdisciplinaire, non-binaire asiofuturiste décolonial d’origine vietnamienne. Son travail poétique et onirique déroule trois principes: les émotions comme contre-pouvoir, la désobéissance comme acte d’amour, la réparation par le mysticisme résilient. Kianuë investit les espaces d’entre-deux comme autant de portails vers des plurivers où sa pratique rituelle, cosmologique et animiste invoque fantômes, esprits, et chimères queer dans une perspective postcoloniale de révolte et de soin. Iel imagine des utopies futuristes fondées sur des croyances ancestrales qui utilisent des technologies indigènes au service de la justice écologique et sociale. Inspirées de ses imaginaires dissociatifs de replis, ses œuvres soulignent l’importance de briser ses malédictions transgénérationnelles, de faire mémoire collective, et d’être moteur de sa narration.
Pour plus d’informations, voir:
http://www.salondemontrouge.com/2077-tran-kianue.htm