Cette résidence de recherche à Centrale Fies est organisée dans le cadre de l’atelier pratique « …si je ne peux pas danser, je ne veux pas faire partie de votre révolution », lié à l’unité de recherche “Hospitalité artistique et activisme visuel” (Simone Frangi et Katia Schneller) et à la mention “Holobionte. Pratiques visuelles, exposition, et nouvelles écologies de l’art”. Il est également mené en collaboration avec Melis Tezkan et son ARC lié à la seconde année du programme de recherche “What’s love got to do with it ?” soutenu par le Ministère de la Culture.
Intitulé d’après une affirmation historiquement attribuée à la militante anarchiste Emma Goldman, qui qualifiait la danse ainsi que la joie et le plaisir d’outils révolutionnaires dignes et efficaces, l’AP envisage la performance multimédia et la musique (au sens de production sonore élargie) comme des plateformes militantes puissantes. La collaboration entre S. Frangi, K. Schneller et M. Tezkan construit un parcours pédagogique structuré et centré sur les pratiques critiques joyeuses, exubérantes et non moralistes qui croisent l’expérience performative avec des questions militantes dans l’espace de lutte de la dissidence de genre, de l’anti-colonialisme, de l’anti-capitalisme et de l’écologie.
L’enjeu de cette résidence à Centrale Fies (https://www.centralefies.it) est de faire une école de performance de 5 jours dans ce contexte professionnel italien pour suivre un workshop. Situé dans une ancienne centrale hydroélectrique près de la ville de Trento dans le nord de l’Italie (https://www.centralefies.it/building/), Centrale Fies organise un festival de performance depuis plus de 45 ans, et récemment devenue partenaire institutionnel d’écoles supérieures européennes centrées autour de la performance comme le Dutch Art Institute d’Amsterdam/Arnhem et ISAC – Académie des Beaux-Arts de Bruxelles. Cette résidence est l’occasion de se former aux outils techniques d’un plateau scénique (lumière, son) en travaillant avec le technicien de Centrale Fies.
Un workshop y est organisé avec l’artiste invité Publik Universal Frxnd (alias Richard John Jones), artiste basé.e à Amsterdam, aux Pays-Bas, dont la pratique queer croise la performance et la musique. Le travail du Publik Universal Frxnd porte sur l’interaction entre les formes visuelles de représentation/abstraction et les formes politiques de reconnaissance et de marginalisation. En mettant l’accent sur les pratiques folkloriques et les histoires locales, son travail le plus récent explore les sentiments de deuil et de perte à travers une perspective critique de l’héritage nécropolitique du colonialisme sur les travailleur.euses. Son travail s’intéresse à la manière dont l’industrialisation a permis à notre interaction avec les machines de façonner nos vies et nos expressions culturelles.
Le Frxnd fait référence à un personnage historique. Un.e hérétique, un charlatan.e, une contradiction dans les termes, le Frxnd est l’énonciation d’un pouvoir ou d’un esprit supérieur et n’a pas de sexe malgré la forme de son vaisseau terrestre. Iel est et a peut-être toujours été un instrument permettant d’aller au-delà de l’imagination et de la perspective limitées de la position spécifique d’un sujet. Le Publik Universal Frxnd est un mouvement dans le temps vers une défaite du moi. Vous trouverez des informations sur sa pratique sur son site: https://www.publikuniversalfrxnd.com/