La conférence et le workshop de Dread Scott avec Jenny Polak font partie d’un programme de résidence pédagogique itinérante élaboré, du 11 octobre au 15 novembre 2022, en partenariat avec la Villa Albertine, la FACE Foundation et l’ANdEA, dans 6 écoles supérieures d’art et design réunies en consortium de travail – ESADHaR Rouen, l’ESAD Grenoble avec l’ESAAA Annecy Alpes, l’EESAB Lorient et l’ESAD Valenciennes.
Dread Scott décrit sa pratique artistique comme un « art révolutionnaire pour faire avancer l’histoire ». Sa pratique interdisciplinaire confronte la société états-unienne à son injustice raciale et interroge les traces du colonialisme. Dès 1989, il se fait connaître lorsque le Sénat censure son travail et le président Bush le déclare « scandaleux » en raison de son utilisation transgressive du drapeau américain. En 1990, la Cour suprême lui donne raison.
En revenant sur ces 30 années d’activités artistiques, l’artiste afro-américain Dread Scott parlera d’identité et de patriotisme aux Etats-Unis, des racines de la démocratie américaine ancrées dans l’héritage de la traite de l’esclavage, de la criminalisation des jeunes noirs et latinos, du continuum reliant le mouvement des droits civiques dans les années 1960 à la résistance contemporaine des Noirs à la violence incarnée par Black Lives Matter, et des migrations postcoloniales de l’Afrique vers l’Europe.
Son travail a été exposé au Whitney Museum, au MoMA / PS1, au Walker Art Center, dans des galeries et et dans l’espace public. En 2021, il a obtenu la bourse de la Guggenheim Foundation et a également été récompensé des bourses de l’Open Society Foundation et de United States Artists. Il a été en résidence en France à deux occasions, en 2017 à Camargo et en 2021 à Kadist. Pour plus d’informations, voir: https://www.dreadscott.net/
Cette conférence publique de Dread Scott s’inscrit dans les activités de la semaine de workshop (du 18 au 21 octobre) que l’artiste mène avec Jenny Polak, pour le groupe d’étudiant·es de l’Initiation à la recherche « Pratiques mémorielles incorporées » menée par Simone Frangi et Katia Schneller de l’ESAD Grenoble et un groupe d’étudiant·es de l’ESAAA Annecy Alpes, et dont l’enjeu est de collecter et d’interroger des traces de l’histoire de l’esclavage dans le contexte de la région Auvergne-Rhône-Alpes.