Événement réalisé grâce au soutien du programme « Recherche dans les écoles supérieures d’art et de design » (RADAR), initié par le ministère de la Culture et par le programme Italian Council – 13ème édition de la Direzione Generale Creatività Contemporanea – Ministero della Cultura (Italie)
Dans le cadre de la semaine des “Workshop Mixtes”, et de l’unité de recherche “Hospitalité artistique et activisme visuel” ainsi que du programme RADAR “What’s Love Got To Do With It?”, Simone Frangi, Melis Tezkan et Katia Schneller (Professeur.es à l’ESAD) invitent les artiste turques Didem Coşkunseven & Engin Dağlık et l’artiste italien Francesco Fonassi à donner respectivement deux workshops consacré à la recherche sonique et aux pratiques performatives sonores dans les arts visuels et la musique.
A cette occasion, un événement public – composé d’une séance d’écoute de Coşkunseven & Dağlık, d’une performance sonore de Fonassi et d’une table ronde entre les artistes – est organisé dans la Salle des Cours théoriques de l’ESAD – site de Grenoble, le 5 Mars 2025 à partir de 17h30.
Programme de la soirée:
17h30 – 18h00: Séance d’écoute de Didem Coşkunseven et Engin Dağlık
18h30 – 19h00: Table ronde avec Didem Coşkunseven, Engin Dağlık, Francesco Fonassi
19h00 – 19h30: Performance de Francesco Fonassi
Dans ses œuvres musicales, Didem Coşkunseven mélange des sons synthétiques lumineux, des rythmes glitchy et des textures multicouches avec un langage harmonique varié. Ses études avec Emin Findikoglu, l’un des premiers compositeurs de jazz en Turquie, ainsi que sa formation de guitariste de jazz, l’ont incitée à approfondir ses préférences musicales, à la fois en tant que compositrice et amatrice musicale. Son authenticité musicale, centrée sur le concept d’« amour musical/like/taste », trouve son fondement intellectuel dans le terme duende, inventé par le poète G. García Lorca. Coşkunseven s’intéresse particulièrement à l’intensité émotionnelle collective de la performance en direct – une expérience qui crée des frissons, remplit les auditeur.rices d’émotions et les transporte dans un voyage. Elle explore la manière dont les expériences musicales partagées peuvent restaurer un sentiment d’immersion et de sens. À une époque où la musique est souvent consommée de manière isolée, ses spectacles visent à récupérer l’essence rituelle de la musique, en mettant l’accent sur l’engagement profond, la présence et l’affect partagé.
Engin Dağlık aborde le son comme une force générative qui remodèle les espaces que nous habitons, en jetant un pont entre la présence physique, la perception auditive et la résonance éphémère. Son cadre compositionnel, guidé par le concept de « Spatialité et Acoustique en tant que stratégies compositionnelles », positionne le son à la fois comme un matériau et une métaphore – quelque chose que nous expérimentons comme une vibration tangible tout en engageant simultanément notre imagination du lieu et de la mémoire. Dans ses œuvres, il élargit le potentiel acoustique des instruments traditionnels avec de l’électronique en direct et des techniques de réponse au site, ce qui incite le public à se demander où finit l’instrument et où commence l’environnement. Plutôt que de déployer la technologie pour elle-même, il utilise des outils de spatialisation personnalisés et des transformations spectrales en temps réel pour révéler des possibilités acoustiques cachées, permettant aux instruments, à l’architecture et aux gestes de l’interprète de fusionner en un écosystème sonore singulier.
Francesco Fonassi est un artiste sonore, chercheur indépendant, musicien, sound designer/producteur actif dans le domaine de la performance sonore, de l’art transmédial, de la transmission art et de la musique expérimentale. Son travail se développe par le biais d’actions, enregistrements, configurations environnementales, émissions radio, sessions d’écoute, prototypes sculpturaux, installations et conception d’espaces audiovisuels/sensoriels. Il se focalise sur les lois acoustiques pour l’émission sonore dans les espaces publics et traite des seuils auditifs dans les espaces sociaux en utilisant l’électromagnétisme terrestre, les transmissions radio, la télépathie et les field recordings. L’objectif de la recherche est d’analyser et de mettre en tension les réglementations relatives aux expressions sonores dans l’espace public (diffusion sonore diurne, limites en décibels perçues et règles générales). Il développe actuellement le projet “The Oracular Eavesdropper” mené au Mexique, dans une zone désertique appelée la “Zone silencieuse” de Mapimí. Cette zone fait l’objet de légendes populaires qui la décrivent comme une zone où les ondes radio et toute sorte de communication sonore ne peuvent pas être reçues.